Mantis religiosa ou Mante religieuse
Originaire du sud de l’Europe, la mante religieuse (Mantis religiosa) de la famille Mantidae a été introduite accidentellement en Amérique du Nord vers 1899. Et heureusement, car la mante religieuse très utile dans les jardins et pour les récoltes.
A l’instar de la mante chinoise, la mante religieuse est utilisée dans les jardins afin de lutter contre les ravageurs et nuisibles des plantes. C’est pourquoi la mante religieuse a été introduite au Québec volontairement. Malgré le climat québécois, cet insecte s’est rapidement adapté en colonisant de nombreuses municipalités du sud du Québec. Les entomologistes ont recensé 2 000 espèces dans le monde dont 2 espèces présentes au sur le sol québécois.
On donne plusieurs surnoms à la mante religieuse comme tigre de l’herbe, cheval du diable ou encore Prie Dieu. Des histoires extraordinaires circulent sur cet insecte. On dit que la femelle dévore le mâle après ou pendant l’accouplement.
Ce n’est pas toujours le cas bien entendu. La femelle mange le mâle si elle a faim, mais ce n’est pas systématique.
C’est pourquoi, dans certaines affaires judiciaires, la mante religieuse désigne une femme qui a tué son mari.
Mais loin de ces clichés, la mante religieuse est un insecte très utile pour le jardin et l’environnement. Il faut la protéger et non la tuer si vous en rencontrez dans votre jardin. L’expert en gestion parasitaire vous en dit plus sur la mante religieuse ci-dessous…
Comment reconnaître une mante religieuse ?
Tout d’abord, les femelles sont plus grosses que les mâles : de 5 cm jusqu’à 7 cm
Le corps de la mante religieuse est de forme allongée. La tête est triangulaire arborant de grands yeux composés et de longues antennes. La couleur est brunâtre, verdâtre ou grise. La mante se fond dans son environnement ce qui lui permet de rester invisible à l’œil humain.
Mais on reconnaît la mante religieuse surtout à ses longues pattes que l’on voit en premier. Ses pattes antérieures sont de type « ravisseuse » qui lui servent à capturer les proies et à les saisir rapidement et adroitement. Ses pattes sont fortes et d’une grande puissance. Le fémur et le tibia sont garnis d’épines ce qui lui permet de mieux agripper et maintenir les proies. Les deux autres paires de pattes servent uniquement à la locomotion. Les ailes sont de même couleur que le corps et bien développées aussi bien chez la femelle que le mâle. Pourtant elle n’est pas douée pour le vol : elle ne vole pas très bien et pas bien loin.
Les pattes de la mante religieuse, une arme redoutable
Appelées « ravisseuses », les pattes portent des piques et sont capables de se replier et se détendre vivement. Elles servent à attraper rapidement et adroitement les proies parfois volumineuses ou à accrocher la végétation afin de se déplacer en se hissant. Sur la face intérieure des pattes avant, on trouve des taches qui rappellent des yeux. C’est un excellent moyen pour faire fuir les agresseurs qui prennent ces yeux pour un animal dangereux.
La mante religieuse est-elle dangereuse pour l’homme ?
NON, la mante est un insecte inoffensif pour l’homme et les animaux domestiques. Ses pattes dotées de piquants lui servent uniquement à immobiliser et capturer ses proies.
D’où lui vient son nom ?
Avec ses pattes, on a l’impression que la mante prie. C’est pourquoi on l’a appelée « Mante religieuse ». La mante religieuse est un insecte qui a aussi mauvaise réputation. Elle est souvent représentée dans des films d’horreur comme un insecte cannibale et dangereux pour l’homme à l’instar de l’araignée.
Mode de vie de la Mantis religiosa
C’est un insecte prédateur vorace, qui se nourrit de tous types d’insectes et arthropodes (mouche, criquet, araignée, papillon…). Les femelles, de grosse taille, peuvent attraper de petits vertébrés, comme de petits rongeurs voire des oisillons. Comme plusieurs autres espèces, les mantes religieuses peuvent être cannibales. Elles peuvent se battre et se manger entre elles.
On retrouve les mantes religieuses dans champs, les clairières, les bords de routes, les forêts et dans les hautes herbes.
Ses prédateurs principaux sont les oiseaux, certaines araignées, les mammifères insectivores, les amphibiens. Les guêpes parasites du genre Podagrion (Torymidae) s’attaquent aux œufs des mantes religieuses. Pour échapper à ses prédateurs, la mante religieuse fait la morte, on dit qu’elle se met en catalepsie comme le font de nombreux insectes.
Une mante religieuse peut vivre plusieurs semaines jusqu’aux premières gelées.
La nymphe est identique à l’adulte à l’exception des ailes qui sont absentes et qui se développent plus tard, à l’âge mature.
Cycle de reproduction de la mante religieuse
La période d’accouplement débute à la fin de l’été, vers le mois de septembre. Une fois que la femelle s’est accouplée, elle va passer environ 11 jours à se nourrir afin d’emmagasiner suffisamment d’énergie pour la ponte. Le moment venu, la femelle va rechercher un support (souche, tige de plante) afin de fixer la future oothèque.
Au cours de sa vie, une femelle peut réaliser 1 à 3 oothèques de forme et grosseur variées. Chaque oothèque contient de 100 à 200 œufs. En général, c’est la première oothèque qui contient le plus d’œufs. Protégés par l’oothèque, les œufs passeront tout l’hiver sous la neige. Les œufs donneront naissance à de jeunes mantes le printemps suivant. L’hiver, on ne trouve donc aucun adulte mais que des oothèques qui sont bien à l’abri du froid.
Les nymphes ressemblent à des adultes miniatures. Il faut compter de 4 à 5 mois de croissance avant que les nymphes atteignent leur maturité et leur stade d’adultes. Les nymphes mâles passent par 7 stades tandis que les femelles passent par 8 stades.
La mante religieuse est-elle en voie de disparition ?
On peut dire que la mante religieuse est en voie de disparition dans certaines régions, notamment en France où elle est entièrement protégée. Cet insecte disparaît en même temps que les belles prairies naturelles qui constituent pour elle un habitat de choix. En effet, la mante y trouve son alimentation, les insectes dont elle se nourrit et un lieu où elle peut se reproduire. Les zones urbanisées prolifèrent ce qui réduit l’habitat de la mante.
Il est donc utile de préserver les mantes religieuses dans votre jardin si vous en rencontrez sur vos plantes.
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