La chenille de la spongieuse, aussi appelée bombyx disparate, est un insecte envahissant bien présent au Québec. Lors des années d’infestation, elle peut défolier de grandes surfaces boisées et causer d’importants dommages à nos forêts.
Si vous observez une présence anormale de chenilles ou de dommages aux arbres, contactez un exterminateur pour évaluer la situation.
Qu’est-ce qu’une spongieuse?
Originaire d’Europe et d’Asie, la spongieuse (Lymantria dispar) a été introduite accidentellement en Amérique du Nord en 1868. Depuis, elle s’est bien implantée dans l’est du Canada, notamment au Québec, où elle est reconnue comme un insecte envahissant.
Il s’agit d’une espèce qui prolifère rapidement, surtout dans les zones boisées ou urbaines bordées de feuillus. Si le papillon adulte passe souvent inaperçu, la chenille, elle, laisse sa trace en s’attaquant aux feuilles de plus de 300 espèces d’arbres, dont le chêne, l’érable, le bouleau et le peuplier.
Reconnaître la chenille spongieuse
À maturité, la chenille spongieuse peut mesurer jusqu’à 6 centimètres. Elle a un corps grisâtre avec des poils courts et des poils longs. On la reconnaît surtout aux 5 paires de pustules bleues suivies de 6 paires de pustules rouge brique qu’elle a sur le dos. Sa tête est jaune et noir.
Plus tard dans la saison, elle se transforme en un papillon adulte de couleur brun ou blanc.
Des amas d’œufs ressemblant à des éponges
La femelle ne vole pas, mais peut pondre jusqu’à 1000 œufs avant de mourir. Elle les pond dans une mixture collante contenant des poils de son abdomen. Après quelque temps, les amas d’œufs sèchent et prennent la consistance d’une éponge blanchâtre ou beige.
Cycle de vie
Comme plusieurs insectes, la spongieuse suit un cycle saisonnier.
À la fin de l’été, les femelles adultes pondent leurs œufs en grappes beiges ou brunes sur les troncs, balcons ou autres surfaces à l’abri des intempéries. Ces amas d’œufs résistent à l’hiver et restent en dormance jusqu’au printemps suivant.
Au retour du temps doux, vers la fin avril ou la mi-mai, les œufs éclosent et donnent naissance à des mini chenilles poilues de couleur noire. Même si elles sont minuscules, elles sont déjà très voraces et s’attaquent rapidement aux feuilles des arbres. Elles passent par cinq stades de développement durant lesquels elles dévorent des feuilles et grossissent. À maturité, elles entrent en phase de transformation et forment un cocon discret dans un endroit sombre avant de devenir des papillons entre la mi-juillet et la mi-août.
Est-ce que la spongieuse est dangereuse?
La spongieuse n’est pas dangereuse pour l’humain ou les animaux, puisqu’elle n’est pas considérée comme une chenille urticante. Ses poils peuvent parfois irriter la peau de certaines personnes sensibles, mais la majorité des gens n’ont aucune réaction en la touchant.
Toutefois, elle peut causer de grands dommages aux feuillus. Quand elle est présente en grand nombre, elle peut dénuder un feuillu en quelques jours seulement.
Elle est parfois confondue avec la chenille processionnaire du pin, une chenille urticante qui lui ressemble un peu, mais qui est uniquement présente en Europe.
Infestation de chenilles au Québec
Il est normal de voir quelques chenilles sur nos arbres ou dans le jardin au printemps ou au début de l’été. Mais, quand elles deviennent nombreuses, qu’on les voit regroupées sur les troncs d’arbres et que les feuilles sont toutes trouées, il se peut que ce soit une infestation.
Avec la spongieuse, les éclosions massives ne se produisent pas chaque année. Elles reviennent par cycles tous les 5 à 10 ans. Et quand c’est leur année, elles sont partout. En 2021, par exemple, elle a fait d’importants dégâts en ravageant des forêts dans le sud du Québec[1].
Au Québec, d’autres espèces de chenilles peuvent aussi créer des épisodes d’infestation. C’est le cas, par exemple, de la livrée de forêts. Mais, c’est la spongieuse qui est la plus surveillée en milieu urbain.
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Le contrôle de la spongieuse au Canada
Depuis son introduction en Amérique du Nord, la spongieuse s’est révélée très difficile à contrôler. En forêt, les infestations touchent parfois des milliers d’hectares, ce qui rend les interventions ciblées presque impossibles.
Des traitements aériens au Bacillus thuringiensis (Bt) peuvent être utilisés par les autorités municipales ou provinciales lors d’épidémies majeures, mais ils sont coûteux, doivent être planifiés tôt en saison, et ne permettent généralement qu’une réduction partielle de la population.
Sur un terrain résidentiel, certaines mesures peuvent aider à limiter localement la présence des chenilles
Comment se débarrasser de la chenille spongieuse sur son terrain
La spongieuse est difficile à éradiquer, mais il est possible de poser quelques gestes afin de limiter sa propagation :
- Inspecter les endroits propices à la ponte d’œufs à l’automne ou au printemps afin de les retirer en les grattant avant qu’ils n’éclosent.
- Installer des bandes de jute (ou toile de jute) autour des troncs vers la fin du mois de mai. Les chenilles s’y réfugient le jour et il suffit d’enlever la bande et de mettre les chenilles dans l’eau savonneuse.
- Appliquer un traitement biologique à base de Btk (Bacillus thuringiensis kurstaki) entre la mi-mai et début juin.
Les conseils de l’exterminateur
En cas de forte présence de chenilles sur votre terrain ou si vous remarquez une défoliation rapide de vos arbres, mieux vaut consulter un exterminateur.
Celui-ci pourra confirmer l’espèce en cause, évaluer les dégâts et vous conseiller sur les meilleures options d’intervention. Demandez une estimation gratuite.
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