Nom français | Monarque |
Nom Anglais | Monarch |
Nom latin | Danaus plexippus |
Classe | Insectes |
Ordre | Lépidoptères |
Famille | Nymphalidés |
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Le papillon monarque : espèce vulnérable à préserver au Québec
Le papillon monarque est une espèce vulnérable qu’on peut observer l’été au Québec. Découvrez son cycle de vie fascinant et voyez comment lui offrir un refuge sécuritaire dans votre jardin.
Un grand papillon orange
Papillon orange, le monarque est facile à reconnaître. Ses ailes au contour noir parsemées de petits points blancs sont d’un orange vif et traversées de nervures noires. Son corps est noir avec de petits points blancs.
Avec une envergure pouvant atteindre un peu plus de 10 cm, il s’agit de l’un des plus grands papillons diurnes présents au Québec.
La chenille du monarque
La chenille du monarque mesure environ 5 cm à maturité. À la naissance, elle est de couleur vert jaune. À partir du deuxième stade de son développement, elle devient rayée jaune, blanc et noir.
Elle ne vit que sur une seule plante : l’asclépiade où elle s’alimente et se cache, tout en laissant quelques indices de sa présence :
- déjections noires (aussi appelées chiure) au sol
- feuilles d’asclépiades trouées
- pétiole de feuilles sectionné
Contrairement à d’autres chenilles, comme la chenille processionnaire du pin présente en Europe ou la spongieuse au Québec, qui peuvent causer de grands dommages aux végétations, la chenille du monarque est inoffensive. Laissez-la se nourrir sur les asclépiades et vous aurez peut-être la chance d’admirer un beau monarque!
Un cycle de vie fascinant en plusieurs étapes
Le cycle de vie complet du monarque comprend quatre grandes étapes : l’œuf, la chenille, la chrysalide et le papillon. Ce cycle, appelé métamorphose complète, se déroule sur environ 30 à 45 jours, selon la température.
Au Québec, il y a de 2 à 3 générations estivales de monarques qui passeront par ce cycle complet durant l’été.
Les œufs du monarque
Les femelles monarques pondent plusieurs centaines d’œufs, un à un, au dos des feuilles d’asclépiade. Ces petits œufs sont orangés et de forme conique. Ils éclosent en 3 à 6 jours.
La chenille, une amatrice d’asclépiade
À l’éclosion, la jeune chenille mange d’abord le chorion (la coquille de son œuf) pour récupérer un peu d’énergie. Elle peut ensuite se déplacer sur la plante hôte afin de trouver un bon endroit pour se nourrir.
Elle passe par cinq stades avant d’atteindre la maturité, mais elle grandit vite; deux à trois semaines lui suffisent pour compléter son cycle de croissance.
L’asclépiade qu’elle consomme contient une sève toxique que la chenille emmagasine pour se protéger des prédateurs.
La chrysalide
Lorsqu’elle atteint la maturité, la chenille cesse de manger et part à la recherche d’un support solide sur sa plante hôte. Elle y tisse un tapis de soie et se suspend, tête en bas, grâce à ses pseudopattes arrières. Après quelques heures, elle prend la forme d’une chrysalide de couleur jade ou vert pomme sertie de points dorés.
Cette phase dure de 9 à 15 jours, le temps que le papillon se développe. Quand l’émergence approche, la chrysalide devient noire et laisse deviner les ailes orangées du futur papillon monarque.
L’émergence du papillon monarque
Le papillon sort généralement tôt le matin. Il déploie ses ailes et les fait sécher avant de s’envoler.
Les monarques issus de générations estivales au Québec vivent de 2 à 5 semaines. Durant ce temps, ils s’alimentent de nectar et s’accouplent une fois la maturité sexuelle atteinte.
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La grande migration du papillon monarque
Au Québec, les monarques donneront une dernière génération à la fin de l’été. Il s’agit de la génération migratrice.
Contrairement aux autres, les papillons issus de cette génération ne se reproduisent pas tout de suite. Ils entrent en diapause reproductive, un état qui ralentit leur métabolisme et qui leur permet de vivre jusqu’à 8 mois.
Ces papillons partent pour un grand voyage. Ils parcourent plus de 5000 kilomètres vers le sud, en direction des montagnes du Michoacán au Mexique. C’est là qu’ils se regroupent par milliers sur les arbres en attendant le retour du printemps.
Une remontée au rythme de la floraison de l’asclépiade
Au printemps, les monarques s’accouplent et quittent les forêts mexicaines pour entamer une remontée progressive vers le nord. Toutefois, contrairement à la croyance populaire, ces papillons ne feront pas tout le trajet jusqu’au Canada. Après la reproduction, ils vont dans le sud des États-Unis pour trouver des asclépiades où pondre leurs œufs avant de mourir.
Ces œufs donnent naissance à une nouvelle génération de papillons qui poursuit sa route vers le nord en suivant la pousse graduelle de l’asclépiade pour pondre à son tour.
Ce rythme migratoire, étalé sur plusieurs générations, permet d’assurer la survie de cette espèce sur des milliers de kilomètres.
Une espèce en déclin au Canada
Malheureusement, le monarque est aujourd’hui considéré comme une espèce vulnérable au Canada. Sa population a en effet connu une chute dramatique au cours des dernières années : elle a diminué de 80 % depuis 1996[1].
Plusieurs menaces pèsent sur sa survie :
- La disparition de l’asclépiade, sa plante hôte, en raison de l’agriculture intensive et des coupes fréquentes en bordure de route;
- La disparition de plantes mellifères indigènes desquelles se nourrissent les papillons;
- L’utilisation abusive de pesticides et d’herbicides qui nuisent autant aux papillons adultes qu’à leurs chenilles;
- La perte d’habitat dû à la déforestation des forêts d’hivernage au Mexique;
- Les changements climatiques qui perturbent le calendrier migratoire et les ressources disponibles.
Comment aider le monarque au Québec?
Il est possible de contribuer à la protection du monarque en posant quelques gestes simples et utiles :
- Planter de l’asclépiade pour offrir un lieu de ponte aux femelles et de nourriture aux chenilles;
- Créer un coin de plantes nectarifères à floraison tardive pour nourrir les papillons adultes;
- Éviter l’usage de pesticides et d’herbicides, surtout près des plantes indigènes;
- Laisser les chenilles et les chrysalides sur les plantes hôtes;
- Participer à des initiatives citoyennes comme le programme Mission monarque de l’insectarium de Montréal pour aider au suivi scientifique des populations.
Pourquoi protéger le monarque?
Le monarque ne cause aucun dommage. Il ne pique pas, ne contamine rien et ne s’attaque ni aux cultures ni aux maisons.
Au contraire, c’est un pollinisateur utile qui contribue à la santé des écosystèmes.
Le suivi de ses populations permet aussi de mieux comprendre les effets de la disparition des plantes indigènes, des pesticides et des changements climatiques sur la biodiversité.
Le protéger, c’est préserver bien plus qu’un papillon.
Quelle plante attire le monarque? Comment attirer les monarques dans mon jardin?
Le monarque est étroitement lié à l’asclépiade. C’est la seule plante sur laquelle il pond ses œufs et la seule source de nourriture des chenilles.
Les adultes, eux, se nourrissent de nectar de fleurs. Ils sont attirés par les plantes indigènes aux tons violets, roses, blancs ou jaunes. Pour les attirer, vous pouvez planter des espèces comme :
- l’asclépiade commune (asclepias syriaca)
- l’asclépiade incarnate (asclepias incarnata)
- des asters;
- des rudbeckies;
- des verges d’or;
- des échinacées;
- des monardes
- etc.
Un jardin riche en asclépiades et fleurs nectarifères est idéal pour aider les monarques au Québec en plus d’augmenter vos chances de les admirer durant l’été.
Les conseils de l’exterminateur
Le monarque est une espèce vulnérable qu’il faut protéger. Il ne cause aucun dommage et joue un rôle utile dans l’écosystème. De plus, sa chenille ne mange que de l’asclépiade. Ainsi, si vous en voyez dans votre jardin, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
En cas de défoliation suspecte ou si vous avez un doute sur la présence d’un insecte, contactez un exterminateur professionnel qui pourra identifier l’espèce et vous conseiller. Demandez une soumission gratuite.
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